- criaillerie
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• v. 1580; de criailler♦ Plainte, cri répété et désagréable sur des sujets anodins. ⇒ protestation, querelle, récrimination. « Ce qui nourrit les criailleries des enfants, c'est l'attention qu'on y fait » (Rousseau).Synonymes :- jérémiades- récriminationscriaillerien. f. Cri, récrimination répétée et sans motif important.⇒CRIAILLERIE, subst. fém.A.— Action de criailler.B.— Gén. au plur. Résultat de cette action. Que chacun occupe sa place sans bousculade ni criaillerie! (ARNOUX, Abisag, 1919, p. 289).1. Petits cris discordants constituant un fond sonore désagréable. La place de la préfecture, fort encombrée d'étalages et d'éventaires, abondante en soleil et en criailleries (ROMAINS, Hommes b. vol., 1939, p. 40).2. En partic., fam., gén. péj. Récriminations, querelles répétées, marquant un mécontentement souvent peu justifié. L'existence épouvantable, faite de criailleries et de silences, de scènes et de raccommodements (GYP, Mar. Chiffon, 1894, p. 10) :• Citoyens, moins de bruit et plus de besogne! C'est avec des canons, et non avec des criailleries, que l'on sauvera la France.A. FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, p. 116.Prononc. et Orth. :[
(j)
]. Cf. criaillant. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1580 (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, II, XXIX, 791). Dér. du rad. de criailler; suff. -erie. Fréq. abs. littér. :79.
❖1 Ensemble de cris discordants.2 Fig. Plainte, cri répété et désagréable. ⇒ Piaillerie, plainte, protestation, récrimination. || Criailleries conjugales. ⇒ Discussion; querelle, scène (scène de ménage). || Les criailleries de sa patronne, réprimandes répétées, déplaisantes, sans objet. — Absolt. || La criaillerie : l'habitude de criailler.1 Délivrez-moi, Monsieur, de la criaillerie (…)Molière, Tartuffe V, 7.2 Ce qui nourrit les criailleries des enfants, c'est l'attention qu'on y fait, soit pour leur céder, soit pour les contrarier. Il ne leur faut quelquefois pour pleurer tout un jour, que s'apercevoir qu'on ne veut pas qu'ils pleurent.Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, V, lettre III.3 La campagne électorale de 1881 est enfiévrée par ces critiques et par les acerbes criailleries de ceux qui, impatients de réaliser les réformes inscrites par les républicains à leur fameux programme de 1869, reprochent à Gambetta et à ses partisans, qualifiés avec mépris d'« opportunistes », de les ajourner pour finalement les renier.Georges Lecomte, Ma traversée, p. 38.4 Quand elle était énervée, quand elle voulait convaincre, sa voix devenait suraiguë, une vibration de pointe presque insupportable, une criaillerie piaillante (…)Ph. Sollers, Femmes, p. 41.
Encyclopédie Universelle. 2012.